Dans le cadre d’un vol découverte avec une passagère, j’entreprend un vol en planeur avec décollage au treuil.
Il s’agit du premier vol de la journée pour moi ainsi que pour le planeur. J’effectue la visite pré-vol seul sans perturbation par d’autres personnes au seuil de la piste. J’effectue aussi les essais de largages automatique et vers l’avant du crochet de treuil, comme l’indique la procédure avant la première treuillée de la journée pour le planeur. De son côté, l’opérateur du treuil effectue aussi les vérifications d’usage avant les premiers lancements.
Quelques minutes après la fin de la pré-vol, la passagère arrive, suivie de plusieurs membres de sa famille, dont certains devaient aussi faire un vol d’initiation par la suite. Je leur fais donc en premier lieu un briefing sur le fonctionnement général d’un planeur, puis un briefing plus particulier sur l’utilisation éventuelle du parachute et les différentes consignes de sécurité. J’installe alors la passagère en place avant du planeur. Sur le siège est en place un coussin à mémoire de forme installé par le club pour minimiser un éventuel choc en cas d’atterrissage dur. De plus, au vu de la masse de la passagère, un sac de plomb est ajouté pour satisfaire au centrage et un coussin pour ajuster la position est aussi installé.
Je m’installe à mon tour, et signale à l’opérateur du treuil un départ imminent. Le vent est calme et la piste dégagée. J’effectue ma check-list d’avant décollage (CRIS), ferme la verrière et indique à l’aide de piste de mettre mes ailes à l’horizontale. J’effectue le message radio standard avec le treuil pour lancer le décollage. L’opérateur collationne et commence à enrouler le câble. Quand celui-ci est en tension, j’annonce “Tendu” à la radio, pour que l’opérateur puisse mettre la puissance adéquate. La phase de roulement est plus longue qu’à la normale, mais j’ai suffisamment de vitesse pour contrôler et maintenir l’inclinaison nulle de la machine. Après cette phase, quand j’ai assez de vitesse, j’entame la rotation souplement pour prendre l’assiette de montée. Je m’aperçois alors que pour conserver la vitesse optimale de montée, j’ai une assiette assez faible, par rapport à une treuillée standard. J’annonce alors “Accélère, accélère” à la radio, comme le prévoit la procédure dans ce genre de cas (ce message a par ailleurs été entendu par un autre pilote présent sur le terrain et à proximité d’une radio). A cet instant précis ou moins d’une seconde plus tard, je sens que le câble se casse.
Je mets alors immédiatement le manche en butée avant pour reprendre une assiette à piquer et regagner de la vitesse. J’estime alors la hauteur de casse à 70m de hauteur par rapport au sol. La seule solution est donc de se reposer tout droit sur la piste restante. J’attends que le planeur accélère avant de sortir les aérofreins. La piste étant courte et la planeur performant, je ne veux pas faire un trop long palier de décélération qui pourrait m’amener à une sortie de piste dans l’axe. Je me rapproche donc avec une trop grande vitesse verticale de la piste, et lors de l’arrondi, la machine touche le sol avec beaucoup d’énergie. Le planeur continue dans l’axe de la piste et s’immobilise après une courte distance. Je sors presque immédiatement pour m’assurer de l’état de ma passagère, qui est sous le choc mais ne semble pas être fortement blessée. Je la détache des sangles du planeur et du parachute. Après un échange verbal et le temps de se remettre de cet événement, elle sort du planeur et semble se porter bien physiquement. Je remarque ensuite que le train d’atterrissage s’est effacé lors du contact avec la piste. La famille de la passagère et d’autres membres du club arrive rapidement pour nous porter assistance. Le planeur est alors démonter et ramener à l’atelier du club pour une inspection en profondeur.