Aileron endommagé par des herbes hautes lors de la mise en piste
Informations générales
Titre :
Aileron endommagé par des herbes hautes lors de la mise en piste
Localisation :
Local
Date :
30/08/2022
Nature du vol :
Initiation
Je suis :
Pilote
Nombre de machines :
1
Météo :
Dégats :
Oui
Phase de vol :
Manutention/Mise en piste
Catégorie :
1
Type d'aérodrome :
ATC :
Radio :
Machine N°1
Type de machine :
Planeur pur
Modèle de machine :
Pegase
Transpondeur :
Aucun
GPS :
Non
Nombre d'occupants :
1
Occupant N°1
Statut :
Pilote
Âge :
18 à 50 ans
Expérience récente :
5 à 20 heures
Expérience totale :
100 à 500 heures
Description du REX
Devant la diminution du nombre de pilotes, notre club utilise depuis quelques années maintenant des systèmes de mise en piste en mode “homme seul”. Ils permettent à un pilote seul de mettre en piste le planeur pour un vol unique qui peut se dérouler le plus souvent en milieu de semaine. Ils sont constitués d’une barre de tractage reliée entre la roulette de queue amovible (“BO”) et une boule de tractage de la voiture de piste. Une roue lestée installée au niveau d’une aile permet de maintenir le planeur “à plat”. Ainsi le planeur transite à reculons derrière le voiture de piste.
Lors d’une mise en piste d’un Pegase, une aile est passée dans des herbes hautes qui bordaient la piste. Voyant cela dans le rétroviseur, j’ai mis un coup de volant pour rectifier la trajectoire. L’aile a semblé se coincée puis s’est libéré rapidement dans un mouvement rapide. Rien de bien impressionnant visuellement.
Au moment de la prévol, je remarque alors un gros paquet d’épillets de graminées au bord de l’aileron et ce dernier qui était estropié d’un petit triangle de quelques centimètres au bout. Des herbes hautes s’étaient coincées sur le bord latéral de l’aileron et le changement de trajectoire a fait levier et arraché le morceau d’ailerons.
Le planeur a été arrêté immédiatement. J’ai pris la décision avec l’aide du pilote remorqueur de ne pas sortir de second planeur et de ne faire aucun vol ce jour-là. Il a fallu plus de 10h de réparation par un club voisin qui avait des compétences et des qualifications pour effectuer les réparations (spécificité des structures du Pégase, poids précis pour l’équilibre de l’aileron, etc.). Le planeur a été arrêté 1 mois en pleine saison de vol.
Enseignement
Ce jour-là il y a avait un exercice militaire avec une énorme ZRT à proximité de l’aérodrome. Je me souviens m’être perdu dans mes pensées en anticipant les phases de vol ( faire attention à la zone, à l’altitude maxi, à se mettre à l’écoute et en contact des fréquences radio pour connaître les activations), le timing entre le décollage et l’atterrissage. Du coup je n’étais pas attentif à la mise en piste qui paraissait sans problème prévisible : faible fréquentation de la plateforme en semaine et jour d’exercice militaire, mise en piste solo sans contrainte particulière, pas de pression pour l’horaire de décollage avec le pilote remorqueur et pas d’autre vol prévu ce jour-là.
L’herbe de la piste est tondue régulièrement dès que la hauteur dépasse environ 30 cm. Mais les bords de pistes sont souvent tondus bien plus tard et peuvent atteindre plus de 60 cm. Des accès an diagonale en dehors du taxiway officiels sont souvent utilisés pour la mise en piste. D’habitude les mises en pistes planeur en marche avant ne posent pas trop de problème dans les herbes hautes. J’avais peu d’expérience de la mise en piste en autonome et planeur en marche arrière, la plus grande crainte étant que le patin de queue sorte de son emplacement lors d’un passage dans un nid de poule.
La bonne réaction aurait peut-être été d’arrêter le convoi pour aller vérifier ce qui pouvait bloquer l’aile du planeur, plutôt que de changer de trajectoire sans vérification.
On voit bien ici le risque d’un manque d’attention, de l’effet tunnel de ne pas être en train de tracter le planeur en piste et de penser par anticipation à ce qu’il va se passer en vol alors qu’on n’est pas encore installé dans le planeur, à effectuer une tâche délicate pour la planeur en mode “automatique” en évaluant de risque à zéro.
Au final, rien de grave mais beaucoup de vexation personnelle et de travail pour ses collègues. Un peu d’humilité ne fait pas de mal.